Découvrez la critique détaillée du film "Les Guetteurs" (2024) d'Ishana Night Shyamalan sur notre site https://ecrancblanc.e-monsite.com/. Ce film est œuvre ambitieuse oscillant entre fantaisie et horreur, mais manquant de finesse. Analyse des performances, thématiques et des créatures mystérieuses qui hantent ce thriller excentrique.
Introduction:
Lorsqu'il s'agit de thrillers créatifs et excentriques, Shyamalan est pratiquement une marque en soi. Bien que M. Night soit la référence actuelle pour ce nom de famille, sa fille Ishana espère perpétuer cette tradition en se faisant un nom dans un genre similaire. Basé sur le livre de A.M. Shine, "The Watchers" marque les débuts de la réalisatrice Ishana Night Shyamalan. Ce récit fabuleux oscille entre une fantaisie capricieuse et une terreur horrifique proposée, avec beaucoup d'ambition mais peu de finesse.
Synopsis:
Mina (Dakota Fanning) est une âme perdue. Jeune Américaine vivant à Galway, elle passe ses journées à travailler dans une animalerie et ses nuits à se déguiser dans des bars en tout sauf elle-même. Lorsque sa voiture tombe en panne au milieu d'une forêt dense et sans direction, Mina est obligée de chercher de l'aide. Alors que le soleil se couche et que tous les oiseaux de la forêt s'envolent dans un vol aigu et précipité, elle semble être la seule créature vivante aux alentours. La forêt devient intimidante : sombre, grondante, et quelque chose la poursuit. Ne trouvant plus sa voiture, Mina commence à courir et tombe sur un petit bunker avec une femme à la porte, Madeleine (Olwen Fouéré), qui l'invite à entrer.
Le Bunker "The Coop"
Dans ce bunker, qu'ils appellent "The Coop", résident également Ciara (Georgina Campbell) et Daniel (Oliver Finnegan). Le Coop se compose de trois murs et d'une grande fenêtre sans tain, qui leur sert de miroir et de vitrine pour les créatures de la forêt, les fameux Guetteurs. Chaque nuit, le groupe doit les saluer à la fenêtre, se tenant en ligne comme des mannequins de vitrine, et se laisser observer. Madeleine, Ciara et Daniel sont piégés depuis des mois dans cette forêt, dont la configuration labyrinthique et la densité immense rendent presque impossible de trouver une sortie avant la nuit. Leur survie, et maintenant celle de Mina, dépend d'un ensemble simple de règles, dont la plus importante est d'être dans le Coop avant la tombée de la nuit et de saluer les Guetteurs à leur arrivée. Le jour est sûr, mais la nuit ne l'est pas, et le non-respect des règles entraîne une mort brutale et violente.
Critique:
Shyamalan mord plus qu'elle ne peut mâcher avec "Les Guetteurs". L'architecture du matériau source offre beaucoup à exploiter en termes de construction de monde, de décors et de développement des personnages, mais la boîte à outils limitée de Shyamalan est brutalement exposée. "Les Guetteurs" manque de vision créative et de courage, avec seulement un scénario maladroit sur lequel se reposer. Riddé de dialogues creux et d'un engagement vacillant envers le genre, il lutte pour établir son identité et son niveau de maturité. Le personnage de Madeleine avertit cycliquement contre la violence vociférante des Guetteurs, mais le film peine à vous en convaincre. Il manque de mordant. Les choix stylistiques ressemblent au jeu de marelle cartoonesque et amical pour les enfants trouvé dans des films comme "The Haunted Mansion" et quelques séquences qui visent à faire couler le sang, plus dans les styles d'un classique de James Wan comme "Insidious". Shyamalan est meilleure lorsqu'elle penche vers le mystique plutôt que le macabre, mais son exécution ressemble à un choix à l'aveuglette, et "Les Guetteurs" devient par conséquent fragile.
Les Créatures de la Forêt
Le design des créatures de la forêt est assez convaincant dans l'obscurité. Les séquences nocturnes de silhouettes et de détails fractionnels inspirent la tension et nous font adhérer au facteur de peur, mais Shyamalan fait l'erreur classique de les propulser dans la lumière, remplaçant la monstruosité par la familiarité d'un design surexploité. L'exception ici est lorsque les Guetteurs sont plus proches de leur forme finale, approchant un territoire de vallée inquiétante qui est imparfait mais suffisant.
Thématiques et Réflexion
"Les Guetteurs" s'intéresse thématiquement à l'idée de duplication et de voyeurisme. De la sœur jumelle de Mina mentionnée en périphérie, au perroquet imitant de l'animalerie qu'elle trimbale tout au long du film, et à la mythologie des Guetteurs, Shyamalan jongle avec des idées d'individualité et de survie darwinienne. Le Coop fonctionne comme une sorte de scène, et le seul DVD que le groupe possède pour se divertir est une seule saison de "The Lair of Love", une parodie évidente de "Love Island". Ce parallèle d'un groupe isolé hébergé ensemble pour être regardé pour le divertissement des autres est apparent, mais la thèse ne l'est pas. Il pourrait être que Shyamalan prend un coup de méta sur l'acte de performance lui-même via le Coop, un argument sur les comportements et les citations que nous imitons du monde de la télé-réalité, ou peut-être comment nous nous modelons sur la base de la célébrité, mais la minceur de son stylo laisse cela comme une hypothèse plutôt qu'une pensée complète.
Performances des Acteurs
Les performances souffrent dans "Les Guetteurs", tombant victimes d'un scénario non raffiné et d'une pléthore de répliques déroutantes. Alors que nous prenons des notes mentales sur l'origine des Guetteurs, même les personnages semblent confus par leurs propres mots. Ces dialogues lourds en exposition combattent les personnages qui parlent exactement de leurs pensées, laissant peu de nuance aux acteurs pour créer. Fanning joue bien la vacuité de Mina, son stoïcisme et son sérieux cachant un traumatisme, mais elle manque de profondeur dans les moments nécessitant de l'élévation et du désespoir. Campbell, qui trouve son propre coin dans la sphère de l'horreur ("Barbarian", "Black Mirror", "Bird Box"), est la plus intéressante à regarder, et le fait qu'elle ait le moins de dialogue est probablement un témoignage de la raison.
Conclusion:
"Les Guetteurs" ne laisse pas de place pour respirer entre les cours accélérés sur la mythologie, les dialogues lourds et une narrative gonflée. Shyamalan hésite entre un conte de fées et une histoire d'horreur, et le potentiel du film se perd dans son indécision. Bien que des idées et des tentatives de profondeur soient présentes, elles sont minces, et le film ne parvient pas à se maintenir. "Les Guetteurs" suscite une curiosité qui n'est jamais entièrement satisfaite, affichant une réalisatrice ambitieuse mais encore très aux premiers stades de son art.
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